Xavier et Patrick Bellérophon : « Continuer à progresser »

Les frères Bellérophon sont, depuis leur plus jeune âge, sur une moto. Plusieurs fois champion en moto-cross et en super motard, Xavier (23 ans) et Patrick (20 ans) ont du quitter leur Martinique pour poursuivre des études de Physique en Métroplole. Malgré les difficultés, les deux champions Martiniquais tentent, tant bien que mal, de continuer à progresser dans leur sport favori.

Xavier

Age: 23ans
Taille: 1m73
Poids: 68kg
Etudes: Licence de Physique

Patrick

Age: 20ans
Taille: 1m72
Poids: 60kg
Etudes: DEUG de Physique

Quels sont tes qualités et tes défauts ?
XB : Je ne voudrais pas paraître prétentieux, mais je pense être bon techniquement même si je dois encore accomplir certains progrès. Bien entendu, je devrais accompagner tout cela d’une condition physique qui me fait énormément défaut.
PB : Si aujourd’hui, j’arrive à rivaliser avec les meilleurs, c’est grâce à ma technique. Malheureusement, j’ai encore tendance à rouler à 110 % de mes moyens afin de compenser mon manque de puissance par rapport à la concurrence ; ce qui me pousse inévitablement à la faute. Je fais donc preuve d’un manque de maîtrise que je compte bien acquérir au fil des courses.

Comment t’est venu la passion de la moto ? A quel âge ?
XB : C’est mon père qui m’a offert ma première moto dès mon plus jeune âge (4 ans) afin que je puisse certainement accomplir tout ce qu’il n’a pu réaliser. Ceci n’était pas pour me déplaire. (Quel petit garçon n’aimerait pas faire de la moto ?).
PB : Mon grand frère, ayant déjà une moto, je m’y suis intéressé bien malgré moi, et y ai pris goût au fil du temps. J’ai aussi commencé à l’âge de 4 ans. J’héritais donc de la moto de mon frère chaque fois qu’il changeait de catégorie.

Quels sont tes modèles sportifs ?
XB : J’ai toujours eu de l’admiration pour les grands sportifs quels qu’ils soient. Mais, dans le sport motocycliste, les Rossi, Bolley, Demaria, Van Den Bosh et autres m’épatent encore.
PB : Quand un pilote est spectaculaire et sympa, j’aime bien me comparer à lui. Et c’est avec plaisir que je prends comme modèle JM Bayle en motocross et Thierry Van Den Bosh en supermotard. Bien évidemment, ma vedette reste Valentino Rossi en moto grand prix.

Le fait que ton frère pratique le même sport que toi, est-il une source de motivation supplémentaire ?
XB : En effet, mon petit frère avait une progression rapide et me poussait à faire les choses le mieux possible afin d’éviter qu’il ne me batte un jour. Mais (et j’en suis fier), il commence déjà à me mener la vie dure.
PB : Ah ! quel plaisir je prends à chaque fois que je peux battre mon frère à la régulière. Encore que moi, j’ai eu la chance de l’avoir en point de mire depuis mes débuts. Au supermotard, je me réjouis, car je n’ai pas pu vraiment l’inquiéter en motocross.

 

Comment s’est passé l’acclimatation à la métropole ? L’entraînement est-il aisé
XB : C’est la galère. nous sommes en métropole pour nos études et nous logeons dans un studio à paris. Pas d’endroit où garer nos motos, pas de circuit dans les environs où nous pourrions nous entraîner. Les seuls moments où nous faisons de la moto, ce sont les jours de course. Vous comprendrez donc aisément que nous participons au championnat de France sans aucune séance d’entraînement.

PB : Comme l’a dit mon frère, participer à ce championnat qui est le plus relevé du monde, n’est pas des plus faciles ; mais heureusement, nous nous motivons mutuellement et cela nous permet de bien nous classer à chaque course.

Quelle vision as-tu des sports mécanique aux Antilles ? Es-tu pour un circuit fermé ?
XB : Je pense et je le dis bien fort, les sports mécaniques ne sont pas pris assez au sérieux aux Antilles. Je suis certain que les pilotes automobile, kart, scooter des mers et nous-mêmes en moto serions depuis longtemps beaucoup plus avancés s’il y avait eu un circuit fermé. Les élus en ont décidé autrement et nous n’y pouvons pas grand chose malheureusement.
PB : Je ne désespère pas de voir un jour, naître ce circuit et autres aménagements pouvant permettre l’éclosion de tous ces talents cachés aux Antilles. Je pense surtout au gâchis quand on sait qu’avant nous, il y a eu les Serge Bunod et autres qui n’ont pu se faire une place dans le top national à cause du manque de structures au départ.

Quels sont tes objectifs pour les années à venir ?
XB : Je suis actuellement leader au « trophée KTM » après avoir remporter 3 courses sur 3 et espère bien remporter les 4 autres. Ce qui me permettra de gagner une moto et d’intégrer le team KTM pour la saison 2003.
PB : Cette année 2002 a été celle où j’ai mangé mon pain noir. Je suis tout de même confiant pour l’année prochaine, surtout que le Conseil Régional nous a promis une aide qui nous permettra de lutter presque à armes égales avec les meilleurs. Et je peux vous assurer que nous ferons parler de nous.