Émérite joueuse de l’Eclair Basket-ball, Oriane Joseph-François tirait sa révérence il y a tout juste un an, à l’âge de 38 ans. Dimanche 15 octobre 2023, dans le hall qui l’a vue disputer ses plus beaux matchs, ses amies et coéquipières de l’Eclair de Rivière-Salée ont organisé un tournoi de basket-ball en son honneur.
Famille, amis, coéquipières, adversaires, collègues officiels, supporters, tous étaient réunis ce dimanche 15 octobre pour rendre un hommage à Oriane. Même si l’émotion était palpable dès l’entrée du Palais des Sports, l’évènement se voulait avant tout, festif, à l’image de la jeune femme. Pour l’occasion, la salle était parée de détails qui rappelaient combien l’ancienne joueuse de l’Eclair brillait par son sourire, sa joie de vivre et son amour pour la vie. C’est en tous cas ce que ses amies et anciennes coéquipières ont tenu à transmettre au cours de cette manifestation consacrée à la mémoire d’ « Ori » !
Nous avons assisté à plusieurs matchs opposant 4 équipes exclusivement féminines composées entre autres d’anciennes joueuses phares du basket martiniquais. Le public a eu le plaisir de revoir Margaret Merkiled, Nadine Lamartinière, Pascal Evans, Gérald Bamby, Judith Pelopidas…sur le parquet. Toutes ont joué avec ou contre Oriane. Elles n’ont pas hésité à honorer l’invitation pour ce tournoi-hommage. Les rencontres se sont disputées dans la bonne humeur, le partage mais avec tout de même une belle intensité.
L’ambiance était celle des grands matchs, certains éléments n’avaient pas été laissés au hasard : des maillots floqués au nom d’ ORI – portant tous le numéro 8, son numéro. Les spectateurs étaient vêtus de leur t-shirt blanc « Sonjé Ori », sans oublier le groupe de musiciens-supporters chauffant la salle sur des rythmes carnavalesques dignes des play-offs.
Le moment était beau, chaleureux mais également très émouvant lorsque le frère de la regrettée a pris la parole à l’issue du tournoi. Dans un discours touchant, David Joseph-François a rappelé avec fierté qui était sa petite sœur. Il a également tenu à remercier ses amies-coéquipières qui avaient, selon lui, pleinement réussi à distiller, au cours de cette journée, tout ce qui caractérisait sa sœur : la joie de vivre, la convivialité, la générosité, la bonne humeur, l’énergie des couleurs, la bienveillance et surtout l’amour !
La matinée s’est terminée dans le partage, autour d’un repas qu’avaient généreusement préparé les parents d’Oriane.
Je suppose que c’est un moment où plusieurs émotions se rencontrent.
DJF : Oui, c’est cela. C’est assez récent quand même donc, le 1er hommage n’est pas forcément évident. Je n’étais pas censé être là mais, ma mère avait besoin de soutien donc je suis rentré. Je pense que nous sommes plus forts ensembles. Il y a en effet beaucoup d’émotions : de la joie, de la tristesse, de la nostalgie.
Que signifie pour vous le fait de voir que les coéquipières, les adversaires et le public aient répondu présents ?
DJF : Cela réchauffe le cœur et bien plus encore. En fait, je vois Orianne dans tout cela. C’est le lien entre tout le monde. C’est ce qu’elle représentait : l’amour tout simplement. Il y a beaucoup d’amour aujourd’hui, c’est vraiment particulier mais en même temps, c’est réjouissant de voir comment elle peut encore réunir après son décès.
Oriane la joueuse a été décrite comme une guerrière généreuse, pour Oriane la sœur, était-ce la même chose ?
DJF : Nous avions 7 ans d’écart. Au début, nous étions très proches parce que mes parents ayant divorcé, je m’occupais plus d’elle. Après je suis parti faire mes études donc nous nous sommes un peu éloignés. Avec l’Eclair, en la suivant dans ses performances, nous avons recréé des choses. Par la suite, en métropole, nous étions très soudés. C’est quelqu’un qui, sur le terrain, est comme elle est dans la vie. Le mot qui me vient est la générosité. C’était quelqu’un de généreux qui donnait sans attendre de retour. Sur le terrain, cela se voyait, elle donnait tout. Si ça passe, ça passe sinon ce n’est pas grave. C’était une compétitrice mais, dans le bon état d’esprit.
Il y a beaucoup d’émotions, j’ai le ventre noué. Cela reste un honneur d’avoir fait le déplacement, c’était obligatoire pour moi d’être là pour la toute 1ère édition. Je suppose et j’espère qu’il y en aura d’autres. Je suis contente d’être là. Merci aux copines d’avoir réalisé ce tournoi ; elles ont fait pas mal de travail.
Que peux-tu dire d’Oriane la coéquipière ?
MLG : Je l’ai connue ici à l’Eclair, dans ce hall. Elle est très vite devenue une amie avant d’être ma meilleure amie. Nous avons fait les 400 coups ensemble. Je retiens une belle amitié, sa joie de vivre et surtout sa très grande sagesse ; elle voyait toujours les choses de façon positives même quand cela n’allait pas. C’est un honneur pour moi de l’avoir connue et je suis très triste qu’elle ne soit plus là. Sur le terrain, le mot qui convient est guerrière. Elle avait toujours le mot pour motiver les filles ; jamais de tête baissée. Nous étions assez complémentaires sur ce point-là car moi aussi, je me bats jusqu’à la dernière seconde. Le talent allait avec sa mentalité de guerrière ; c’était certainement l’une de nos meilleures joueuses.
Je voudrais remercier les filles pour cette organisation, merci à toutes les personnes qui ont participé. Je pense aussi à nos amies de France qui n’ont pas pu venir, Junior, Célia, ma sœur Christelle. Merci au public présent, merci aux médias.
Cela fait un an que notre amie Oriane nous a laissé donc, je suis venue lui rendre hommage. C’était très important d’être là ; je ne pouvais pas rater ce moment. Oriane a toujours été une joueuse que j’appréciais énormément ; nous jouions avec le même numéro (le 8). Elle aimait beaucoup mes chaussettes. C’était une fille formidable.
En tant qu’adversaire, comment était-elle ?
MP : C’était une joueuse vraiment fair-play qu’on a envie d’avoir dans son équipe. Elle m’a fait souffrir, elle m’a fait pleurer mais, j’aimais Oriane.
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