Noémie QUIQUÉLY : « Soit on gagne, soit on apprend »

Entre l’édition 2017 et celle de l’an dernier, la joueuse a progressé tant en attaque qu’en défense. Antilles Sport l’a donc interrogée.
Noémie Quiquély : Martiniquaise, j’ai 22 ans et fais actuellement des études de STAPS en Guadeloupe. Quand je le peux, je m’y entraîne avec mon kinésithérapeute. Lors de mes séjours en Martinique, je m’entraîne avec le Beach Tennis Sud, structure qui bénéficie d’une franchise Beach Tennis School d’Italie ; Pascal Laurencine et moi y avons fait une formation de coach. Mais je m’entraîne surtout en Guadeloupe, et ne reviens en Martinique que lors des grandes échéances.
Comment se sont passés vos débuts ?
NQ : L’aventure commence en fin 2011, début 2012, grâce d’ailleurs à Charlotte Morelle qui était mon professeur d’EPS de 3e. Régulièrement, elle m’incitait à venir voir les matchs, surtout que je faisais déjà du tennis. Après quelques entraînements avec David Germain, tout s’est déclenché.
Votre parcours ?
NQ : C’est la 5e fois d’affilée que je remporte le titre de championne de Martinique, après l’avoir perdu en finale en mai 2012. En 2013, je gagne le championnat avec Anna GLAIZAL qui a vécu en Martinique pendant 2 ou 3 ans, et nous sortons 4e au championnat de France. C’est mon meilleur parcours. L’an dernier, j’ai fait équipe avec Krystel ORTOLÉ, et nous perdons au 1e tour du championnat de France : un match difficile d’entrée, un peu de pression et, certainement, une envie paralysante de trop bien faire. Cette année, je fais équipe avec Aurore BOULEN et suis plus prête que jamais.
Votre point fort ?
NQ : Ce serait le service et l’attaque, mais je travaille actuellement sur la défense, car comme déjà dit, je m’entraîne avec mon kiné, un volleyeur et grand smacheur. Je lui demande d’attaquer pour que je puisse défendre pendant toutes les séances. Je travaille, également, avec un étudiant guadeloupéen de STAPS, Nicolas GIANOTTI, jeune joueur de tennis qui est très bon. Avec lui, je me prépare sur tout ce qui est amorties et construction de points.
Qu’est-ce qui doit changer dans le beach martiniquais ?
NQ : Nous sommes encore trop lésés par rapport au tennis, et la promotion de ce nouveau sport n’est pas suffisante. Vivant sur une île, nous pouvons faire mieux encore.
La situation a évolué dans les dernières années…
NQ : Les clubs se sont rassemblés car, notamment, il y en avait deux à Madiana (Schœlcher). Maintenant, ils ont fusionné avec pour présidente Krystel ORTOLÉ, et l’ambiance est meilleure. Mais, ce sont toujours les mêmes équipes, les mêmes joueuses, et les choses n’évoluent pas assez vite…
En Martinique, c’est un jeune sport…
NQ : C’est vrai… mais ça manque d’installations, d’entraînements spécifiques. Je parle d’entraînements de beach, et non pas d’une adaptation du tennis pour jouer au beach tennis. J’ai mentionné plus haut que le Beach Tennis Sud bénéficiait d’une franchise Beach Tennis School. Ça fait une quarantaine d’années que ce sport existe en Italie, et on y a réfléchi à la manière spécifique de s’entraîner et de jouer. Leur méthode est juste incroyable.
Le mot de la fin ?
NQ : Je parlerai de la mentalité nécessaire pour gagner. Au beach, on ne perd jamais : soit on gagne, soit on apprend. L’esprit de compétition, c’est bien, mais il faut d’abord se préoccuper du fait qu’il faut prendre du plaisir à jouer. Sans ce plaisir, ça devient le pire des sports, et c’est le cas pour certaines personnes qui en font par défaut. Paris semble envisager une introduction du beach aux JO de 2024. Si ça se concrétise, nos autorités auront sans doute un autre regard sur ce sport. Peut-être sera-t-il, enfin, pris au sérieux.
Entretien LGP