Félix Mérine, patron puissance 9 !

Au terme de la 31ème édition du Tour de la Martinique des yoles, Félix Mérine est entré dans l’histoire de la compétition.

Une victoire tactique

Félix Mérine remporte son 9ème titre. Il devient le patron le plus titré devant Georges-Henry Lagier et ses 8 sacres. A 53 ans, l’homme fort de la yole UFR / Chanflor a disputé tous les Tours de la Martinique depuis 1985 avec un 1er succès à la barre de Budget en 1990…au François, chez « l’adversaire ».

Au soir de la 1ère étape, l'écart était grand pour UFR / Chanflor

Au soir de la 1ère étape, le retard était grand pour UFR / Chanflor

25 ans plus tard, le Robertin domine encore les débats. « Je n’étais pas à la poursuite du 9ème titre spécialement mais, je voulais gagner ce Tour au Robert. J’étais bien préparé et nous gagnons brillamment » confie-t-il. Après avoir perdu 23 minutes lors de la 1ère étape entre le Robert et Sainte-Anne, Félix Mérine et ses hommes réussissent à combler leur retard en 2 jours. UFR / Chanflor s’impose au Diamant puis à Fort-de-France grâce à des choix judicieux. « Nous avons bien manœuvré tactiquement. Nous avions bien réfléchi à notre parcours pour voir le chemin le plus court avec les canaux de vent et les autres paramètres de navigation. Aujourd’hui, nous avons vraiment pris un cran au niveau tactique » détaille le patron. Sa yole, construite par Philippe Attely (Royal), a formidablement répondu, tenant parfaitement le cap. « Je le remercie (Philippe Attely) pour cette yole qui est très performante. Je pense qu’il est content » poursuit Félix Mérine.

Petit couac à Trinité !

Les commissaires ont joué l'apaisement à Trinité. L'esprit de la loi ?

Les commissaires ont joué l’apaisement à Trinité. L’esprit de la loi ?

Cette formidable victoire est ternie par l’incident lors de l’arrivée de la 5ème et avant-dernière étape à Trinité . Alors qu’il a distancé son principal adversaire au classement général, Rosette / Orange, Félix Mérine heurte Cottrell / GFA, autre yole robertine, et dessale. « J’ai peut-être été trop gourmand mais, je suis un gagneur » avoue t-il. Du côté de Cristophe Dédé, le patron de Cottrell / GFA, il y a des regrets par rapport à cet accrochage : « Je ne comprends pas cette manœuvre de Félix. Pourquoi vouloir tenter cette manœuvre ? »
« Il n’a pas voulu me laisser passer. Je sais maintenant avec qui je vais faire de la yole »
réplique le nonuple vainqueur. Les commissaires ne donnent qu’un avertissement aux 2 yoles et le reste de la flottille ne comprend pas cette absence de sanction. « Il y avait 3 réclamations sur l’eau mais, quand nous sommes arrivés à terre, il n’y en avait plus aucune » explique le directeur de course. « C’est moi qui ai demandé l’examen de l’incident. Les 2 patrons ont joué l’apaisement et la majorité des commissaires a préféré aller dans cette voie » poursuit Eric Aglaé. Ce dernier précise par ailleurs que les associations répondent très peu aux appels de la fédération en vue du recrutement de commissaires et que très peu de patrons prennent part aux réunions de présentation des règles de course.

Pas encore l’heure de la retraite !

9 titres pour Félix Mérine en tant que patron !

9 titres pour Félix Mérine en tant que patron !

A l’arrivée au Robert, cet incident semblait ne plus être d’actualité entre coursiers ; les patrons et leurs équipages saluant la victoire de Félix Mérine et de ses hommes. « Ils ont été plus forts » avoue Jacques Amalir, le patron de Rosette / Orange, 2ème de l’épreuve. Pour le chouchou des Robertins, le succès est beau mais, la course a été difficile avec ce Tour dans « l’autre sens ». Félix Mérine n’était pas favorable à ce parcours. « Jusqu’à maintenant, je ne suis pas d’accord. Après les 2 premières étapes, 3 yoles devaient être mises hors course s’il y avait un comité debout. Cela ne s’est jamais produit en 31 ans » confie le vainqueur.  « Et, on n’a pas fait l’étape la plus difficile (Prêcheur / Trinité). S’ils veulent refaire l’année prochaine, c’est leur problème. Moi, je suis à l’aise et c’est la majorité qui l’emporte puisque 15 yoles étaient d’accord ».
Félix Mérine savoure sa victoire acquise sur cette édition inédite, dans le sens des aiguilles d’une montre. Mais, l’heure de la retraite n’a pas encore sonnée. « Avec ces jeunes qui montent, l’avenir sera intéressant pour nous. Ils ont pris un cran pendant ce Tour et je leur tire un grand coup de chapeau. Ils ne sont pas encore prêts ; il nous faut encore les encadrer » conclue le patron le plus titré de la Martinique.