Joël Abati : « Il faut se fixer des objectifs »

A 31 ans, Joël Abati faisait parti des ''costauds'' sacrés champions du monde de hand-ball, cette année en France. 1m91 pour 95 kg, ce gaucher parti tenter l'aventure professionnelle au début des années 90, après avoir fait ses classes à l'Espoir de Floréal, fait maintenant les beaux jours du club allemand de Magdeburg. N'ayant pas été retenu en équipe de France en 1995, lors de l'épopée des ''barjots'', il a su rebondir et se remettre au travail de façon à réintégrer le groupe France avec le succès que l'on sait, preuve de l'abnégation de l'homme.

ASPC : comment se sont passés tes débuts au plus haut niveau, l’exil a-t-il été difficile ?
J.A : le haut niveau est difficile parce qu’il demande beaucoup de rigueur et d’heures d’entraînement. Quand je suis arrivé en France, je suis passé de deux entraînements par semaine à deux entraînements par jour ! L’exil a, effectivement, été difficile car je me séparais de ma famille et de mes proches. C’était comme repartir de zéro.
En 1997, quand je suis parti en Allemagne, au niveau du hand, il fallait tout recommencer et se faire un nom car là-bas, le palmarès est exigé.

ASPC : quels sont les qualités et les défauts de l’homme Joël Abati ?
J.A : au niveau de mes défauts, je n’aime pas du tout perdre. Il s’avère qu’à certains moment c’est une qualité. Sinon, je pense que ma gentillesse et mon mental sont mes principales qualités. Mais seule ma femme pourrait répondre correctement à cette question…

ASPC : quel regard portes-tu sur l’évolution du handball à la Martinique et en Guadeloupe ; les nouvelles structures, notamment le pôle espoir, favorisent-elles l’émergence de jeunes talents ?
J.A : depuis quelques années, les efforts de formation payent et le hand antillais récolte les fruits au plus haut niveau. Cette année le G.U.C en est l’exemple avec sa victoire au championnat de France de National 3.
Je suis de très près l’évolution du pôle espoir en Martinique. J’en suis d’ailleurs le parrain et j’en suis très fier. J’essaie de faire partager mon expérience en conseillant les jeunes sur la manière d’aborder une carrière de haut niveau.

ASPC : justement, quels sont les conseils pour atteindre ce haut niveau ?
J.A : il faut se fixer des objectifs et se donner les moyens d’y arriver. Il n’y a pas de secrets, pour atteindre les sommets, il faut travailler sans cesse. Il faut faire preuve de rigueur surtout à l’entraînement, le plaisir c’est pour les matchs, à l’entraînement, il faut se faire violence. Il n’y a que comme cela que l’on peut progresser. Bien sur, à côté de tout cela, il faut avoir une bonne hygiène de vie.

ASPC : quels sont tes objectifs à court et long terme ?
J.A : comme je l’ai fait avec Floréal au championnat de France de N3 en 1988, j’espère battre Jackson (Richardson) en finale de Ligue des Champions.
A long terme, mon objectif est d’être C.T.R en Martinique de façon à pouvoir redistribuer tout ce que m’a donné le hand au haut niveau.